Dans un paysage urbain en mutation, la signalisation routière évolue pour accueillir de nouveaux modes de déplacement. Les vélos, trottinettes électriques et autres EDPM (Engins de Déplacement Personnel Motorisés) partagent désormais la voirie avec les voitures, dans un contexte marqué par les enjeux climatiques et les politiques de transition écologique. Cette transformation implique l’apparition de nouveaux panneaux routiers, pensées pour répondre à ces nouveaux usages et garantir sécurité et clarté dans l’espace public.
| 🚦 Évolution clé | 📌 Détail essentiel |
|---|---|
| Mobilités douces en plein essor | 🚲 +100% de pratique du vélo depuis 2018, +2M d’utilisateurs de trottinettes ⚡ |
| Code de la route adapté | Décret 2019-1082 pour encadrer les EDPM (interdits sur trottoirs, vitesse 25 km/h max) |
| Panneau M12 🚦 | Autorise les cyclistes à tourner à droite à un feu rouge → -35% d’accidents |
| Sas vélo & double sens cyclable | 🚴♂️ Améliorent les départs et fluidifient le trafic tout en augmentant la sécurité |
| ZFE (Zones à Faibles Émissions) | 25 grandes villes concernées d’ici 2025, restrictions selon Crit’Air 🚗🚫 |
| Signalétique dynamique | 💡 Pictogrammes lumineux et adaptatifs testés à Paris, Marseille et Toulouse → -40% conflits d’usage |
| Code de la rue | Vers une approche unifiée pour tous les usagers 🚶♀️🚲🛴🚗 dans l’espace public |
Mobilités douces et signalisation : contexte global
Un tournant écologique dans les déplacements urbains
Le développement massif des mobilités douces n’est pas fortuit. Face à l’urgence climatique et aux pics de pollution en centre-ville, les politiques publiques favorisent la réduction du trafic motorisé au profit des circulations actives. Cette mutation transforme profondément l’aménagement des espaces publics et nécessite une adaptation cohérente de la signalisation.
Entre 2020 et 2025, la pratique du vélo a doublé dans plusieurs métropoles françaises. Parallèlement, les trottinettes électriques ont conquis les centres-villes, avec plus de 2 millions d’utilisateurs réguliers recensés. Ces modes de transport nécessitent une signalétique claire, intuitive et légalement encadrée, afin d’assurer la sécurité de tous les usagers.

Réforme réglementaire et harmonisation européenne
Mise à jour du Code de la route
Le Code de la route intègre progressivement des dispositions spécifiques pour les nouveaux véhicules légers. Différentes lois et décrets ont vu le jour pour accompagner cette évolution, notamment celui du 23 octobre 2019 encadrant l’usage des EDPM. Ces textes visent à formaliser les droits, devoirs et zones de circulation autorisées pour chaque type d’usager.
« L’usage des engins de déplacement personnel motorisés est interdit sur les trottoirs et réservé aux pistes et bandes cyclables lorsque celles-ci existent. » — Décret n° 2019-1082 du 23 octobre 2019
Les normes européennes poursuivent également une harmonisation. Chaque pays s’organise pour standardiser les pictogrammes et les obligations en matière de signalisation, afin que la mobilité soit fluide d’une ville à l’autre, y compris à l’international.
Signalisation pour cyclistes : panneaux et marquages
Panneau M12 : un feu spécifique pour les tourne-à-droite vélos
Le panneau M12 permet aux cyclistes, à un feu rouge, de tourner à droite ou d’aller tout droit, dans certaines configurations. Il rend visible une tolérance qui existait de fait dans beaucoup de villes, tout en structurant légalement ce comportement.
Il se décline en plusieurs versions selon les directions autorisées par le cédez-le-passage, accompagné d’un pictogramme vélo en jaune sur fond noir. Cela permet d’augmenter la fluidité du trafic cycliste, tout en réduisant les conflits avec les autres usagers.
Marquages au sol spécifiques : sas vélo et double sens cyclable
Les aménagements cyclables comme les sas vélo (en amont des feux) ou le marquage des doubles sens cyclables sont renforcés par des schémas explicites. Ces symboles indiquent aux véhicules motorisés de laisser cet espace libre.
| Aménagement | Signalisation associée | Objectif |
|---|---|---|
| Sas vélo | Pictogramme vélo + ligne d’arrêt véhicule | Faciliter les démarrages et tourner en sécurité |
| Double sens cyclable | Panneau C24a avec panonceau M9v2 | Offrir des itinéraires directs aux cyclistes |
Leur généralisation contribue à une meilleure anticipation des automobilistes et évite de nombreux accidents frontaux ou de dépassement dangereux.
Impact sur la sécurité et la lisibilité de la route
Des études menées dans les métropoles de Nantes et Strasbourg montrent une diminution de 35 % du nombre d’accidents sur les intersections équipées du panneau M12. Leur visibilité est renforcée, et les cyclistes bénéficient de parcours plus fluides et mieux protégés.
Conseil de pro : Si vous êtes responsable de voirie ou d’une entreprise travaillant sur l’aménagement urbain, penser à commander les panneaux de signalisation routière homologués vous garantit un déploiement conforme à la législation et durable dans le temps.

Trottinettes et EDPM : nouveaux pictogrammes, nouvelles règles
Un cadre juridique renforcé depuis 2022
Les trottinettes sont désormais classées comme EDPM dans le Code de la route. Elles ne peuvent circuler qu’à une vitesse maximale de 25 km/h et doivent respecter les pistes cyclables lorsque celles-ci existent. L’âge minimum est fixé à 14 ans, le casque recommandé, et les sanctions en cas de manquement sont prévues (amendes pouvant aller jusqu’à 1 500 € en cas de débridage).
Signalétique spécifique pour les EDPM
De nouveaux pictogrammes sont apparus courant 2023 : silhouette de trottinette, symboles partagés vélo + EDPM aux abords des pistes, interdictions sur certaines zones piétonnes. Au sol, les marquages s’inspirent de ceux des cyclistes, avec quelques ajustements ergonomiques pour améliorer la reconnaissance visuelle.
Retours d’expérience des collectivités locales
Paris, Marseille et Toulouse ont testé en 2024 la mise en œuvre de pictogrammes lumineux et dynamiques pour adapter la signalisation selon les flux. Il s’agit d’une approche “data-driven” où la signalisation s’adapte aux heures de pointe ou aux événements exceptionnels (grèves, pics de trafic).
« Nous avons réduit de 40 % les conflits d’usage entre cyclistes, piétons et trottinettistes avec ces panneaux adaptatifs » — Direction de la Voirie, Toulouse Métropole
Zones à Faibles Émissions (ZFE) : quelle signalisation ?
Objectifs environnementaux et déploiement
Les ZFE visent à limiter l’accès des véhicules polluants aux centres urbains. En 2025, la France compte 25 ZFE, réparties dans ses grandes agglomérations. L’objectif : faire reculer les dépassements de seuils de pollution dans l’air par l’exclusion progressive des véhicules classés Crit’Air 3, 4 ou 5.
Signalisation : panneaux ZFE, Crit’Air et contrôles
Les panneaux d’entrée et de sortie de ZFE sont clairement identifiables. Ils intègrent une icône violette avec la mention “ZFE-m” et affichent la plage horaire et les Crit’Air autorisés. Ces panneaux sont doublés par des capteurs et dispositifs de lecture automatique de plaques pour contrôle à distance.
| Année | Restrictions | Périmètre concerné |
|---|---|---|
| 2024 | Interdiction Crit’Air 4 (diesel > 18 ans) | Paris + 9 grandes villes |
| 2025 | Interdiction Crit’Air 3 | Toutes ZFE obligatoires |
Exemples européens : convergence des systèmes
- Espagne : 149 villes appliquent des restrictions, notamment Madrid et Barcelone
- Allemagne : accès règlementé via vignette verte obligatoire
- Italie : systèmes “ZTL” dans les centres historiques
La lisibilité de ces zones reste un défi pour les automobilistes, surtout étrangers. Des efforts de pédagogie sont menés à travers la signalisation et les outils numériques embarqués.
Harmonisation de la signalétique : un enjeu collectif
Face à la multiplication des signaux, l’enjeu est double : homogénéiser la signalétique pour tous les territoires et garantir sa compréhension intuitives par les usagers. Les écarts d’interprétation entre villes ou entre départements ralentissent la fluidification des mobilités. De nouveaux standards sont à l’étude au niveau national.
« La signalisation doit pouvoir être comprise sans ambiguïté par un cycliste de 12 ans comme un conducteur de poids lourd venu d’Allemagne » — CEREMA, étude 2023
Vers une signalisation intelligente et connectée
La prochaine génération de signalisation intégrera des données temps réel : trafic, pollution, météo. Des prototypes de panneaux dynamiques sont en test dans la région lyonnaise. Ces dispositifs s’adaptent automatiquement selon le contexte (restrictions ZFE déclenchées en cas de pics de pollution, itinéraires cyclables recommandés en cas de travaux).
- Capteurs embarqués
- Affichages LED adaptatifs
- Connexion aux systèmes GPS des véhicules
Cette approche ouvre la voie à une régulation plus fine et plus réactive du trafic routier, sans infrastructure lourde.
Vers un “Code de la rue” partagé
Regrouper la réglementation en un seul corpus intuitif est une piste défendue par les urbanistes. Le “Code de la rue”, testé depuis 2017 dans plusieurs agglomérations, cherche à rééquilibrer la cohabitation entre piétons, cyclistes, EDPM et voitures. Il mêle outils réglementaires, signalisation adaptée et réflexions sur le partage de l’espace public.
Les bonnes pratiques consistent à simplifier les signaux, renforcer la lisibilité, et intégrer les usagers vulnérables dès la conception des parcours (enfants, personnes âgées ou à mobilité réduite).